Quoi de plus évident, pour un mouvement
d’Éducation nouvelle, se reconnaissant dans
les valeurs de l’Education populaire, que
d’associer et articuler éducation et culture ?
II faut pourtant se méfier des évidences, car
cette articulation qui semble si naturelle est
un combat permanent face au courant
dominant de la marchandisation culturelle
qui propose de consommer plus, consom-
mer mieux, et transforme tout ce qui touche aux pratiques cul-
turelles et à la création artistique en « produit dérivé », en best
of… Une offre de plus en plus abondante formatée pour satis-
faire aux attentes supposées du plus grand nombre.
Un dossier publié par la revue Vers l’Education Nouvelle en avril
2008 éclaire le projet « politique » des Ceméa, à savoir de
quelle culture on parle. Quels sont les « incontournables » dans
le processus d’accompagnement, quels sont les moteurs de la
mise en action des personnes, la dynamique des collaborations
mises au travail.
C’est autour de quelques points de repères partagés que s’est
développée l’action pédagogique des militants des Ceméa
dans le domaine des pratiques culturelles.
Concernant la culture
– La culture est une attitude et un travail tout au long de la vie,
qui révèle à chacun progressivement ses potentialités, ses capa-
cités et l’aide à trouver une place dans son environnement
social.
– La culture ne se limite pas aux rapports que chacun peut
entretenir avec des formes d’art, elle est aussi constituée de
pratiques sociales.
– L’appropriation culturelle nécessite le plus souvent un
« accompagnement » qui associe complémentairement trois
types de situation : l’expérimentation, dite sensible, au travers
de pratiques adaptées et débouchant sur des réalisations, la
réception des œuvres ou productions artistiques et culturelles,
la réflexion et l’échange avec les autres – spectateurs, profes-
sionnels, artistes.
Concernant le positionnement de » l’accompagnateur »
– Il propose des activités de sensibilisation.
– Il est centré sur les personnes dans le but de faciliter leur impli-
cation dans l’activité et les rencontres.
– Il s’appuie sur la dynamique du groupe.
– Il collabore et construit les liens avec les institutions culturelles
et les professionnels.
Jean-Noël Bruguière,
Vers l’Education Nouvelle N° 530 – Avril 2008